La Légende des Pies Maudites de Montréal del Campo

Nous remercions notre Ami Louis Parmentier, pour la traduction qu’il nous a faite du texte en espagnol :

La légende des pies maudites

Dans les environs abonde un oiseau commun aux ailes et au dos noir, avec un curieux ventre blanc, que l’on nomme la pie bavarde – mais dans la région on la connait plutôt sous le nom vulgaire de « picaraza ». …Avec ses reflets métalliques, bruyante et portant la poisse, elle peuple les arbres et les crêtes le long des chemins. Puante, elle hante les lieux sans oser s’aventurer sur un toit ou traverser une rue car elle est maudite depuis des siècles, d’après ce qui suit :

Un certain soir passait un templier de San Salvador aux alentours de Quartier de l’Hermitage, qui conservait son nom bien que ce dernier disparaissait. Il entendit d’étranges cris aux secours de gens implorant de l’aide après qu’une troupe de bandits aient pris d’assaut le petit temple. Il ne tarda pas à aviser les malfaisants en train de forcer la porte du lieu sacré. Rapidement ils échangèrent estocades, cris, prières et plaintes jusqu’à ce que les bandits s’enfuient, laissant le fier chevalier gisant au sol, blessé.

La nouvelle parvint à la Plaza Mayor, au siège de laquelle résidait le Lieutenant [Alférez] de l’Ordre, qui, flanqué de l’Aumonier [Capellán], sorti en galopant vers le lieu du crime, juste à temps pour entendre la confession du blessé mourant dans ses bras, pendant que Lieutenant et Aumônier récitaient le Te Deum.

Les Chevaliers de San Salador arrivaient et entouraient la dépouille du frère et, surpris par la tombée de la nuit, demandèrent la permission à l’Aumônier de laisser ses restes reposer sur place, pendant qu’ils organiseraient le cortège et prépareraient les funérailles. Il en fut ainsi et le cadavre fut placé au pied du petit hôtel, entouré de torches enflammées. Ils allèrent diner, pendant qu’un d’entre eux ouvrait la petite lucarne afin que l’air frais de la nuit chasse l’atmosphère chargée du petit Hermitage.

Après le diner, Lieutenant et Aumônier formèrent les haies d’honneur dans la Calle Mayor pour la marche et la veille qui devait durer deux jours. Arrivés à l’Hermitage ils ouvrirent la porte et restèrent pétris d’horreur : le frère et Chevalier décédé était déjà un squelette, couvert par le manteau noir et répugnant des pies voraces qui s’étaient introduites par la petite fenêtre, picorant jusqu’à la dernière miette de chair.

Le Lieutenant, déterminé, tira son épée, la prit par le fil et, rivant ses yeux sur la croix, proclama:

« Pies impies, je vous maudit pour avoir profané ce lieu et ce corps. Désormais vous prendrez le nom de « picarazas » et vous errerez sur les chemins pendant des siècles et des siècles. Vous n’approcherez plus des toits, [barderas ?] et rues de ce village, que Dieu gardera à distance jusqu’à la fin des temps ! »

Et, en effet, les gens de la région n’ont jamais vu une seule pie entrer dans la zone urbaine de la Villa. Elles vont par les chemins, les arbres et les collines picorant les charognes et proférant leur chant grêle et laid ; mais jamais elles ne se risquent pas dans les jardins, les fossés ou les routes et quand quelqu’un s’approche elles poussent un triste gémissement, comme implorant pardon pour tant d’infamie.

Notes de l’éditeur :

Nous remercions également Benoit Hernandez de Xilocapédia en Espagne, pour les remarquables recherches qu’il fait sur l’histoire de l’Aragon et la richesse des travaux qu’il nous offre sur l’Ordre du Saint Sauveur de Montréal (nous publierons prochainnement d’autres articles de Xiloca qui retracent notre histoire) grâce à ses études permanentes sur le fond d’archives du Royaume d’Aragon.

Nous nous sommes souvent demandé si de cette histoire nous ne devions déduire la raison du changement de couleur du manteau de l’Ordre passant du noir au blanc…

Cette triste scène pourrait en effet expliquer l’abandon par notre Ordre du Manteau noir suite…. et le fait que de nombreux historiens décrivent notre ordre avec un manteau blanc portant la croix ancrée de gueule… Il faudra attendre notre arrivée et installation en Flandres Espagnole pour qu’à nouveau l’Ordre du Saint Sauveur porte le Manteau noir et le baudrier en Rouge de Tyr, suite à un autre évènement que l’on retrouve dans la Légende du Chevalier Rouge.

Voici le texte original en espagnol :
Leyenda ambientada en Monreal del Campo, en los tiempos de la conquista cristiana.
Bibliographie

« Leyendas ambientadas en el medievo », en Historia de Monreal del Campo , Monreal, p. Benoît Hernández, José (2006): « Legendes du Moyen Age», dans Histoire de Monreal del Campo, Monreal, p. 47-50.

Cette légende qui s’est transmis depuis le moyen age de manière orale jusqu’à nos jours a été relaté par Benoît Hernàndez en 2006 dans la revue scientifique de Xilocapédia.

Abunda en este término, y en los colindantes, un ave grosera de negro plumaje en alas y espalda, con extraño blanco vientre, que se llama urraca, pero que aquí se conoce por el nombre vulgar de picaraza. De reflejos metálicos, vocinglera y desafortunada, puebla árboles y crestas en los caminos. Es maloliente y ronda grosera el lugar sin atreverse a pisar un tejado ni corretear una calle porque está maldita desde hace varios siglos, según este detalle:

Cierta tarde, paseaba un Templario de San Salvador por las afueras del Barrio de la Ermita, que conserva su nombre, aunque desapareciera aquélla.Y oyó extraños gritos de socorro lanzados por gentes que solicitaban ayuda porque una partida de bandoleros había asaltado el pequeño templo. No tardó en avistar a los malvados que estaban forzando la puerta del sagrado lugar y, en rápido cruzar de espadas, ayes, rezos y lamentos, los bandidos emprendieron la huída, mientras en el suelo yacía malherido el cuerpo del fiel Caballero.

Llegó la noticia a la Plaza Mayor, en cuya casa matriz residía el Alférez de la Orden, quien tomando al Capellán por compañía salió galopando hacia el lugar del crimen a tiempo de escuchar la contrición del herido que fallecía en sus brazos, mientras Alférez y Capellán recitaban el Te Deum.

Los Caballeros de San Salvador iban llegando y rodeando al cuerpo muerto del hermano y, sorprendidos por la proximidad de las tinieblas, pidieron permiso al Capellán para que sus restos reposaran allí, mientras se avisaba a los deudos y se preparaban las exequias. Así se hizo, colocando el cadáver al pie del pequeño altar, rodeado de hachas encendidas. Y fuéronse a cenar, mientras uno de éllos abría el pequeño ventanuco para que el aire fresco de la noche renovara la cargada atmósfera de la reducida Ermita.

Terminada la cena, Alférez y Capellán, calle Mayor adelante, formaron hileras de honor para iniciar la marcha y vela que había de prolongarse por dos días. Llegados a la Ermita y, al abrir la puerta, quedaron horrorizados: El hermano y Caballero muerto era ya un esqueleto cubierto por el manto negro y repugnante de las voraces urracas que se habían introducido por la pequeña ventana, picoteando hasta la última partícula de carne.

El Alférez, resuelto, desenvainó su espada, la cogió por el final de la hoja y, puesta la vista en la cruz, proclamó:

¡Urracas impías yo os maldigo por haber profanado este lugar y este cuerpo. En adelante os llamaréis picarazas y andaréis errantes por los caminos mientras los siglos sean siglos. No volveréis a tejado, bardera ni calle de este pueblo, que Dios guardará a distancia para todos los tiempos!

Y, en efecto, las gentes del lugar jamás han visto a picaraza alguna entrar en el recinto urbano de la Villa. Andan por los caminos, árboles y collados picoteando carroña y profiriendo el feo graznizo de su canto; pero no se atreven a pasar de la huerta, de la acequia o de la carretera y, cuando alguien se acerca, lanzan un triste gemido, como implorando perdón por tanta infamia.

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