L’ordre du Saint Sauveur de Monréal, a pour habitude de toujours essayer de contrôler, vérifier, approfondir, etc… toutes relations et présences de traces de son existence en la confrontant à tout élément raisonné de l’Histoire afin d’éviter de s’approprier des faits qui ne sauraient pas avec une certaine certitude ou raison liés à son histoire.
Il est très difficile aujourd’hui de s’y retrouver pour les époques médiévales et la période des croisades tant la passion nouvelle pour l’ordre du Temple depuis le 19ème siècle à tronquée l’Histoire.
A chaque croix trouvée, à chaque monument médiéval découvert, à chaque fresque, etc… les historiens par fainéantise ou par facilité associent tout à l’Ordre du Temple…
Combien de fois n’avons-nous pas rencontré des croix ancrées attribuées à l’Ordre du Temple alors que ceux-ci ne la portèrent jamais. Combien de fois n’avons-nous pas rencontré des historiens qui à force de thèses éclairées parlaient de croix de Malte de l’Ordre du Temple !!! Ce qui est un non-sens absolu … Combien de fois n’avons-nous pas vu des lieux que l’on attribuait sous le patronyme pompeux « d’hôpital templier » alors que l’Ordre du Temple n’était pas un Ordre Hospitalier comme pouvait l’être l’Ordre Teutonique ou celui de Saint Jean de Jérusalem …
Oh bien sûr, nous aurions pu faire de la même manière et attribuer toutes traces de croix ancrées à notre Ordre, ou également annoncer que toutes les constructions médiévales de la péninsule Ibérique ou des Pyrénées nous revenaient…
Aller même ; pourquoi pas dire que le Roi Baudouin était Chevalier de l’Ordre du Saint de Monréal puisqu’il y a au Trianon de Versailles, un superbe tableau du 18ème siècle le présentant avec une Croix Ancrée sur la poitrine… mais rien ne nous permettant de penser que Baudouin fut des Nôtres, nous attribuons avec sagesse, ce tableau à une erreur grossière de la part de l’artiste plus qu’à un fait pouvant être relié à notre Ordre.
Par contre lorsque nous tombons sur plusieurs tableaux représentant Louis IX de France de France portant la croix ancrée de gueule sur son poitrail, là nous nous interrogeons et nous approfondissons nos recherches pour vous apporter des éléments concrets.
Parce que si nous n’avons pas la prétention, par absence de preuve ferme, de prétendre que Louis IX de France était Chevalier de l’Ordre du Saint Sauveur de Monréal, nous avons par contre la certitude logique que ce Roi portait notre Croix de manière non accidentelle.
Louis IX de France, connu sous le nom de saint Louis depuis sa canonisation par l’Église catholique romaine en 1297, est né le 25 avril 1214 à Poissy[3] et mort le 25 août 1270 à Tunis pendant la huitième croisade. Il fut roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs. Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Robert Ier d’Artois, comte d’Artois, et de Charles Ier de Sicile (1227-1285), comte d’Anjou, qui fonda la seconde dynastie angevine. Il développa notamment la justice royale où le roi apparaît alors comme « le justicier suprême ».
Quatrième fils né en 1214 du roi Louis VIII, Louis IX ne peut régner qu’en raison de la mort précoce de ses trois frères aînés dont Philippe né en 1209 et mort en 1218. Il n’a pas atteint la majorité lorsque survient le décès de son père en 1226. Dans son testament, Louis VIII confie la régence à Blanche de Castille. Le pouvoir passe « entre les mains d’un enfant, d’une femme et d’un vieillard », Barthélemy de Roye, grand chambrier à la cour depuis 20 ans (Chronique de Tours). Le royaume entre dans une période d’agitation, la révolte est organisée par Philippe Hurepel, oncle de Louis IX, fils légitimé de Philippe Auguste, par la maison de Dreux et par le duc de Bretagne Pierre Mauclerc. Matant la rébellion et les barons agités, la régente Blanche de Castille, achève la conquête du Languedoc initiée par Louis VIII en contraignant le comte Raymond VII de Toulouse à donner sa fille Jeanne en mariage à Alphonse, frère de Louis IX. Louis IX n’a que douze ans quand il est sacré roi le 29 novembre 1226 à Reims par l’évêque de Soissons, Jacques de Bazoches. La régence est assurée par sa mère, Blanche de Castille, avec le titre de « baillistre ». En 1234, elle organise le mariage, qui aura lieu à Sens, de Louis IX avec Marguerite, la fille du comte Raimond Bérenger IV de Provence espérant ainsi agréger le comté de Provence au royaume de France, puisque le comte de Provence a quatre filles. Blanche de Castille garda assez longtemps une grande influence sur le pouvoir, au-delà de la majorité du roi, réputé majeur[4] le 25 avril 1235. Louis IX prend effectivement le pouvoir à partir de 1241. Il investit son frère Alphonse du comté de Poitiers afin de contraindre la noblesse poitevine à rendre hommage. La soumission de la rébellion de Hugues X de Lusignan lui permet d’asseoir son autorité en une campagne courte (28 avril 1242 au 21 juillet 1242) et dans le même temps de pousser son avantage jusqu’à Saintes pour y déloger le roi Henri III d’Angleterre qui a décidé de rompre la trêve de 1238, et d’aider le comte de Lusignan. Réputé pour sa piété, Louis IX se taille, grâce aux croisades, une réputation de roi diplomate et juriste dans toute l’Europe. Les royaumes font appel à sa sagesse dans les affaires complexes. Ainsi, il arbitre la succession du comté de Hainaut par le « Dit de Péronne » du 24 septembre 1256. Par le traité de Corbeil du 11 mai 1258, Louis IX abandonne sa suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon. En échange, Jacques Ier d’Aragon renonce à ses droits sur la Provence et le Languedoc. Pour sceller ce traité, Louis IX marie sa fille Blanche avec l’infant de Castille, Ferdinand de la Cerda, et Jacques Ier d’Aragon maria sa fille l’infante Isabelle avec le fils de Louis IX, le futur Philippe III. Nous allons arrêter là, l’exposé principal sur Louis IX afin de préciser quelques éléments sur la filiation et les relations entre le Roi de France et la péninsule ibérique où règne notre Ordre à cette période. Pour bien comprendre, et nous vous prions d’excuser par avance cette longue explication, il nous faut expliquer la descendance des Royaumes de Navarre, Castille, Léon et Aragon de la péninsule ibérique : Nous ne démarrerons qu’à partir de Sanche d’Aragon : Sanche d’Aragon épousa en 1065 Isabelle d’Urgell, fille du comte Armengol III d’Urgell, dont il divorça en 1070. De cette union naîtra : Sanche d’Aragon épousa en 1076 Félicie de Montdidier-Roucy, fille d’Hildouin IV de Montdidier, comte de Ramerupt et de Roucy, et d’Alix de Roucy. De cette union naîtront : Le royaume passe de Sanche d’Aragon à Pierre 1er d’Aragon À partir du 4 juin 1094, il devient roi d’Aragon et de Navarre, après avoir été comte de Sobrarbe et Ribagorce depuis 1085. Le règne de Pierre Ier correspond à l’expansion du territoire aragonais dans ses parties centrales et orientales, atteignant la Sierra de Alcubierre et les Monegros. Il conquiert Huesca en 1096, après avoir mis en déroute Ahmad II al-Musta`in de la taïfa de Saragosse à la bataille d’Alcoraz. Il lutte au côté du Cid à la bataille de Bairén (1097) lorsque les Almoravides attaquent le royaume de Valence. Plus tard, il prend les villes de Barbastro (1101) et de Sariñena, et tente s’emparer de Saragosse. Il assiège Tamarite de Litera (1104). D’une manière générale, il raffermit la suprématie militaire des troupes chrétiennes sur celles des musulmans. Il meurt le 28 septembre 1104, dans le Val d’Aran. Le royaume passe de Pierre 1er d’Aragon à son Frère Alphonse 1er dit le Batailleur qui était le fils issu du second mariage de Sanche d’Aragon. Nous vous rappelons que Alphonse 1er dit le Batailleur est le fondateur de notre Ordre du Saint Sauveur (qui est une continuité de l’Ordre du Chêne). Fils puîné du roi Sanche Ier d’Aragon et de sa seconde épouse Félicie de Roucy, Alphonse Ier succède à son demi-frère Pierre Ier. Il épouse en 1109 Urraque, fille aînée légitime et héritière d’Alphonse VI, roi de Castille. L’union est annulée en 1114. Alphonse continue néanmoins d’utiliser le titre de roi de Castille. Après la mort d’Urraque en 1126, le fils de cette dernière, Alphonse VII est couronné roi de León. Il tâche sur le champ de reprendre le royaume de Castille, et y parvient en 1127, avec la signature du Pacte de Támara. En 1109, il reprend le titre arboré par son beau-père, empereur de toutes les Espagnes (en latin, imperator totius Hispaniae). En 1118, Alphonse le Batailleur prend aux Maures la ville de Saragosse, puis celles d’Ejea, de Tudela, de Calatayud, de Borja, de Tarazona, de Daroca et de Monreal del Campo. En 1120, il remporte la bataille de Cutanda. Alphonse Ier cherche à attirer en Aragon des seigneurs venus d’outre-Pyrénées afin de faciliter son entreprise de reconquista de la vallée de l’Èbre. Gaston IV de Béarn est l’un d’entre eux. Il meurt le 7 septembre 1134 après avoir été vaincu par les Almoravides à la bataille de Fraga.
A CE MOMENT LES QUATRE ROYAUMES : NAVARRE, CASTILLE, LEON et ARAGON SONT REUNIS Le Royaume passe de Alphonse le Batailleur à son Frère le Moine Ramire Ramire II d’Aragon (vers 1094 – 1154), est roi d’Aragon de 1135 à 1137, fils de Sanche Ier Ramirez. Successivement évêque de Burgos, de Pampelune, de Roda et de Barbastro, il est élu roi d’Aragon par l’assemblée de Jaca, pour succéder à son frère Alphonse Ier, mort sans descendance. Il doit faire face à la sécession du royaume de Navarre menée par Garcia V Ramirez. De son mariage avec Agnès de Poitiers, Ramire II a une fille, Pétronille, dont la main est tout d’abord sollicitée par le roi de roi de Castille et León Alphonse VII l’Empereur mais Ramire II décide finalement de l’unir au comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone, dit le Saint. Il transmet tous ses pouvoirs à son gendre, sans toutefois abdiquer. Ce dernier, devenu prince d’Aragon prend la tête des deux États, permettant à Ramire II de se retirer de la vie politique. Cette importante union dynastique donne naissance à la couronne d’Aragon dont le premier souverain est le fils de Raimond-Bérenger et de Pétronille, Alphonse II, roi d’Aragon et comte de Barcelone. Précédé par Ramire II d’Aragon Suivi par Alphonse Ier roi d’Aragon 1135-1137 Pétronille
LES ROYAUMES DE NAVARRE, D’ARAGON, DE LEON ET DE CASTILLE SONT DISSOCIES Ramire le Moine ne fut pas un brillant Roi et son passage divisa plus qu’il ne confirma l’union des Royaumes de la péninsule ibérique : De ce qui nous intéresse pour LOUIS IX : La Castille passe à ALPHONSE VII Précédé par Sanche III de Castille Suivi par Alphonse VII roi de Castille et de Tolède Alphonse VIII De Alphonse VII elle va à Sanche III Sanche III de Castille, dit Sanche le Désiré (Sanche El Deseado), né vers 1133, mort en 1158, fut roi de Castille de 1157 à 1158. Il était fils d’Alphonse VII (1105-1157), roi de Galice (1112-1157), roi de Castille et León (1122-1157), empereur d’Espagne (1135-?), et de Bérengère de Barcelone (morte en 1149). En 1149, il fut titré par son père « roi de Castille et de Tolède ». Il lutta contre son beau-frère, le roi de Navarre Sanche VI le Sage, qui avait tenté de s’emparer de la Castille. Après la mort de son père, en 1157, il renonça au León, qu’il laissa à son frère cadet Ferdinand II. Une fois la menace navarraise écartée, il entreprit de contenir la poussée des Almohades contre la ville de Calatrava, ce qui donnera l’occasion de fonder l’ordre de Calatrava, après que l’abbé Raymond de Fitero se soit chargé d’assurer victorieusement la défense de la cité menacée, défense que les Templiers espagnols avaient auparavant estimée impossible.
En 1151, il épousa Blanche de Navarre (morte en 1157), fille de García V (mort en 1150), roi de Navarre (1134-1150), et de Marguerite de l’Aigle (v. 1104-1141). De cette union est né : De SANCHE III elle va après à ALPHONSE VIII Alphonse VIII né le 11 novembre 1155, mort le 5 octobre 1214, roi de Castille et de Tolède. Il perdit très jeune ses deux parents, le roi Sanche III de Castille et Blanche de Navarre, fille du roi de Navarre García V dit le Restaurateur. Il est le grand-père maternel de Saint-Louis. Il accéda au trône en 1158, à l’âge de trois ans, à la mort de son père le roi Sanche III. L’enfant-roi est alors un enjeu entre les deux partis nobiliaires qui se disputent le pouvoir, les Lara et les Castro. Son oncle, le roi de León Ferdinand II réclamait également la régence, ce qui conduit à une quasi-guerre civile. Alphonse fut sauvé par un écuyer de la maison royale qui l’emmena dans les villes loyales du nord de la Castille, San Esteban de Gormaz et Ávila. Il dut reconquérir son royaume par la force dès son adolescence. Il reconquit par surprise la capitale Tolède des mains des Lara. Pour unifier la noblesse castillane derrière lui, il relança la reconquista ; il obtint de l’Aragon une répartition à son avantage des terres à reconquérir dans le sud de la Péninsule Ibérique au traité de Cazola. Il annexa la Rioja et mena une grande expédition des souverains hispaniques en 1212. Expédition qui aboutit à la bataille de Las Navas de Tolosa qui brisa le pouvoir des Almohades. Il se maria en 1176 avec Aliénor Plantagenêt, fille d’Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine, dont les possessions en faisaient le plus grand souverain du moment. Ils eurent douze enfants :
ET LA ON EN EST ENFIN A L’INFANTE BLANCHE QUI EPOUSE LOUIS VIII le père de Saint Louis : La mère de LOUIS IX ou SAINT LOUIS est donc en descendance directe du ROYAUME DE CASTILLE et également par le jeu des alliances de celui de NAVARRE, d’ARAGON et de LEONQui était Louis IX
Roi, diplomate, juriste
Sacre de Louis IX
Le Royaume
Les 4 Royaumes
Dissociation
Mariage et descendances
L'infante
EN RESUME LOUIS IX est neveu du roi du Portugal, du roi de Léon, du Roi de Navarre, du Roi de Castille….
Nous savons combien sa mère était directive et que la régence du Royaume de France fut entièrement sous sa coupe, il n’y a rien d’étonnant que Saint Louis prenne la croix de l’ordre qui est également issus de toute cette épopée, surtout si on rapproche à cela l’évènement qui se passe à St Jean d’Acre entre le Temple et Saint Louis !
Parce que Saint Louis, n’est pas dans les meilleurs termes avec le Temple, nous vous retracerons qu’un passage de sa relation avec l’Ordre du Temple pour vous éclairer sur sa position avec les Chevalier du Temple :
Il faut déjà comprendre que Saint Louis part en croisade pour les faits suivants : En 1244, Louis IX tombe gravement malade de la dysenterie et fait le vœu de partir en croisade au cas où il guérirait. Rétabli, il prépare son départ vers les royaumes chrétiens d’Orient en difficulté.
L’organisation de la croisade dure quatre années, qui verront la construction du port d’Aigues-Mortes à l’initiative de Charles Ier de Sicile frère du roi, et futur roi de Naples et de Sicile. La ville ne se remettra jamais du coût exorbitant des aménagements requis pour cette croisade et poursuivra Charles d’Anjou en justice.
Le 12 juin 1248, il se saisit de l’oriflamme capétienne en la basilique de Saint-Denis et part accompagné de son épouse la reine Marguerite de Provence, du comte Robert d’Artois et de Charles d’Anjou, ses frères. Robert d’Artois trouvera la mort à la bataille de Mansourah.
Louis IX en route vers l’Égypte ; Partie du port d’Aigues-Mortes que Louis IX avait fait construire, la septième croisade se dirige vers l’Égypte. En mai 1249, les croisés font escale à Chypre avant de se diriger vers Damiette avec 1 800 navires. La ville est prise le 8 juin. L’armée des croisés se dirige ensuite vers Le Caire mais subit les attaques incessantes de l’émir Fakhr-ad-Din Yusuf. De février à avril 1250, les croisés font le siège de la citadelle de Mansourah. Le scorbut et la dysenterie déciment les soldats et forcent le roi à battre en retraite. Un sergent félon du nom de Marcel fait alors courir le bruit que le roi s’est rendu.
La plupart des soldats et Louis IX sont faits prisonniers le 6 avril 1250 à la bataille de Fariskur.
Pendant sa captivité, le roi charge Marguerite de Provence de la conduite de la croisade. Un mois plus tard, en mai 1250, le roi et l’ensemble des prisonniers sont libérés contre une forte rançon payée par l’ordre du Temple.
Louis IX décide de prolonger son séjour dans ce qui reste des États latins d’Orient. Il renvoie Alphonse de Poitiers et Charles d’Anjou en France pour épauler Blanche de Castille restée seule pour gouverner le royaume. De 1250 à 1253, il consolide les forteresses d’Acre, de Césarée, de Jaffa et de Sidon.
N’apprenant qu’au début du printemps 1253 la nouvelle de la mort en novembre 1252 de sa mère, Blanche de Castille, Louis IX prend la décision de rentrer en France. Après avoir réglé plusieurs affaires en cours, les croisés rembarquent à Tyr le 24 avril 1254 pour le royaume de France. Lors de ce voyage, Louis IX devient peu à peu celui dont la mémoire collective a conservé le souvenir en tant que saint Louis.
Louis IX espère convertir le sultan de Tunis au christianisme et le dresser contre le sultan d’Égypte.
Les croisés s’emparent facilement de Carthage mais l’armée est victime d’une épidémie dite de peste (en réalité de dysenterie). Louis IX en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis. Son corps est étendu sur un lit de cendres en signe d’humilité, et les bras en croix à l’image du Christ. Isabelle d’Aragon, épouse de Philippe III, meurt en Sicile sur le chemin du retour. Alphonse de Poitiers et son épouse Jeanne de Toulouse, meurent à trois jours d’intervalle en Italie.
Mais revenons au passage que nous souhaitions vous raconter de son accrochage avec les Chevalier de l’Ordre du Temple : Le cinq ou le six (les historiens n’étant pas tous d’accord sur cette date) avril 1250, le Roi de France et son armée se rendent. Très vite ils courent un grand danger car au Caire, un coup d’état a évincé le dernier sultan ayyoubide et donné le pouvoir à l’armée. Cela rend difficile les négociations avec le Roi de France et l’on frôle parfois la catastrophe, un accord intervient cependant qui permet au roi de recouvrer la liberté avec la majeure partie de son armée.
En contrepartie, il doit évacuer l’Egypte, rendre Damiette et payer une lourde rançon. Il obtient cependant la promesse de la libération de tous les captifs chrétiens détenus dans les prisons égyptiennes, en particulier les prisonniers de La Forbie.
Libéré le 6 mai après avoir remis Damiette, le roi s’occupe de réunir la rançon, et l’on retrouve ici les Templiers (je ne peux que vous renvoyer sur ce passage à la lecture du fidèle compagnon du Roi « Jean de Joinville » qui raconte une anecdote truculente sur la manière dont le Roi, Joinville dure se quereller avec le Commandeur du Temple pour obtenir l’argent et comment avec le concours de Renaud de Vichiers ils usèrent d’un subterfuge pour voler l’argent de la rançon que le Commandeur du Temple refusait de prêter.
Petite comédie qui permit à Joinville de réunir l’argent qui manquait pour parfaire la rançon et qui permit également de sauver l’honneur du Temple.
A ce moment Saint Louis prend la mer pour rejoindre Acre. Il y arrivera le 13 mai 1250 et y restera quatre années. Le Roi ne voulait pas quitter la Terre Sainte avant que tous les chrétiens captifs dont les Mamelouks lui avaient promis la libération n’aient été relâchés.
En attendant et durant ces quatre années, le Roi a pu se frotter aux habitudes des gens du lieu et en a profité aussi pour remettre de l’ordre dans le royaume d’Acre. L’ordre du Temple avait reconstitué son gouvernement et porté à sa tête Renaud de Vichiers, jusque-là maréchal.
Joinville qui était resté au côté de Saint Louis se plaignit que le Trésorier de l’Ordre du Temple ne voulait pas lui remettre l’argent qu’il lui devait ; Renaud de Vichiers du sur la demande du Roi y mettre bon ordre et révoquera son trésorier.
Les relations sont assez tendues entre le Roi et le Maître de l’Ordre du Temple et le Roi n’accepte pas la diplomatie autonome de l’Ordre.
C’est toujours le fidèle Joinville qui nous raconte un des jugements prononcés par le Roi, non pas sous le chêne de Vincennes, mais à Césarée dont le Roi venait de faire restaurer les murailles.
Hugues de Jouy, le successeur de Renaud de Vichiers comme maréchal du Temple avait été envoyé à Damas par ce même Renaud de Vichiers pour conclure avec l’émir du lieu un accord de partage des revenus sur une terre jusque-là détenue par les Templiers. L’émir demanda que le Roi de France donne son accord. Hugues de Jouy revint donc en pays chrétien avec un représentant de l’émir de Damas pour obtenir cet avis favorable du Roi. Renaud de Vichiers en informe le Roi : Saint Louis est furieux, nous précise Joinville, de n’avoir pas été tenu au courant de la démarche des Templiers et exige réparation. Devant l’armée entière, il humilie les Templiers, invitant le Grand Maître du Temple à faire savoir au représentant de l’émir, présent lui aussi, que les conventions conclues sont nulles.
Et Saint Louis de faire se lever le Maître et tous les Templiers : « Maintenant, agenouillez-vous et faites-moi amende de ce que vous êtes allés contre ma volonté (…) et je dis en premier lieu que Frère Hugues, qui a fait les conventions, soit banni de tout le royaume de Jérusalem ».
Par la suite le Roi resta inflexible et rejeta toutes les demandes de pardon, Hugues de Jouy dut quitter la Terre Sainte et abandonner sa charge de Maréchal de l’Ordre du Temple : nous allons le retrouver Maître de la province d’Aragon et Catalogne, ce qui n’est nullement un hasard.
Voilà donc la réalité des relations au travers d’un exemple entre Saint Louis et l’Ordre du Temple. Saint Louis n’est pas affilié à l’Ordre du Temple et il veut que ce dernier lui obéisse.
De par son ascendance, Saint Louis est plus proche des Chevaliers de la péninsule Ibérique et notamment ceux de l’Ordre du Saint Sauveur dont il porte la Croix.
Maintenant loin de lui, l’idée de s’opposer au Temple en tout point, ou de ne pas reconnaître son importance et sa puissance. Lorsqu’il exige le départ de Hugues de Jouy et sa déchéance du Titre de Maréchal de l’Ordre, il s’arrange également au travers de ses relations avec l’Ordre du Saint Sauveur de Monréal, pour lui trouver une place importante et sauver l’honneur du Temple en l’envoyant sur la péninsule ibérique.
On le retrouvera au Château de Monzon, forteresse donnée à l’Ordre du Temple par notre noble institution en l’an 1143 avec d’autres fortifications et validé en mars 1150, par une bulle du pape Eugène III.
Le Temple n’a effectivement mis les pieds dans la péninsule ibérique qu’à partir de 1143 et sa représentation sur cette péninsule était des plus succinctes. Autant dire que si l’honneur était sauf pour Hugues de Jouy il n’en restait pas moins que cela s’apparenta à une « mise au placard ».
Voilà, un exposé sur Saint Louis, ses liens familiaux avec notre Ordre et un exemple de ses relations avec le Temple, afin de vous montrer qu’il est raisonnable de retrouver notre croix sur ce Roi de France lors de son départ à la Croisade.
- En 1252, au cours de la Septième croisade, et alors qu’il se trouve au port de Sidon et qu’il vient de perdre un navire représentant des sommes considérables, Louis IX déclare : « Ni cette perte, ni autre quelconque, ne saurait me séparer de la fidélité que je dois à mon Dieu ».
- Lors du mariage de son fils Philippe avec Isabelle d’Aragon, alors qu’il ne dormait pas et traitait les affaires du royaume, on lui reprocha de donner trop de temps à ses œuvres de piété. Il répliqua : « Les hommes sont étranges, on me fait un crime de mon assiduité à la prière ; on ne me dirait mot si j’employais les heures que j’y passe à jouer aux jeux de hasard, à courir la bête fauve, ou à chasser aux oiseaux ».