Académie du Mont Réal

Nous avons le plaisir de Relancer l’Académie du Saint Sauveur de Mont Réal, créée au 19ème siècle et qui au tout début de la guerre de 14/18 s’était éteinte ….

C’est un véritable plaisir que de pouvoir renouer avec cette ancienne institution, car ses objectifs et actions sont plus encore aujourd’hui d’actualité.

Vous trouverez ci après un léger rappel historique de notre noble institution culturelle et quelques éléments concernant la réouverture.

L’Académie de Mont Réal qui a pris forme en cette année 2016 au siège magistral du Prieuré d’Allemagne

Nous avons déjà eu l’occasion dans la présentation des archives et de l’histoire de l’Ordre d’aborder cette période magnifique qu’est la fin du 19ème siècle, où notre ordre sous l’impulsion du Maître Général Alaixit Girond de Saint Amand, s’ouvrait comme une rose au monde de l’art, de la littérature, des sciences… (Voir notre article, histoire de l’ordre du saint sauveur de Mont Réal, partie III, La Rose s’ouvre 1859-1965)

En rappel à cet article, notons que notre Maître Général n’a que vingt et un ans lorsqu’il prend la Maîtrise Générale de l’Ordre, que son sens artistique très prononcé lui fit faire ce fameux « Tour de France » du Compagnonnage.

Sa devise habituelle était de dire « Il n’est, en vérité, que deux armes qui vaillent pour l’avenir ; la foi et le travail ».

Ami de Georges Sand, qui rappelons le, fut la Première « Chevaleresse » de notre Ordre, époux de Françoise Fabien, fille née d’un amour caché entre Jules Sandeau et Georges Sand et que Sand elle-même présenta à Alaixit.

Il apporta à l’Ordre du Saint Sauveur de Mont Réal une nouvelle expression grâce à ses brillantes relations et à celles de son épouse la Chevaleresse Françoise Fabien. La noblesse de sang n’eut plus de prérogative sur la grandeur de l’esprit. Les artistes adoubés exprimaient les idées de l’ordre par leurs travaux, prouvant que tout peut être dit par un archet, un pinceau ou un ciseau aussi bien que par des lettres.

Dans cette fin du 19ème siècle, tout comme le Saint Sauveur de Mont Réal le vivait en son sein, un élan vers les sociétés littéraires se fit ressentir sur l’Europe.

Nombre de « sociétés savantes » virent le jour, nous citerons pour les principales « l’académie française des arts » dirigée par Victor Hugo (qui comptait parmi ses membres fondateurs un Abée Chevalier de notre Ordre), la « société des sauveteurs de Nice » dirigée par le Commandant Féraud, « l’ordre de Mélusine » dirigée par la Princesse de Chypre….

Nombre de nos Chevaliers participaient aux travaux de ces diverses « sociétés savantes » et c’est à cette époque que nous nous trouvâmes en relation avec la Famille de Ragny et plus particulièrement le Marquis Bourdin de Ragny, intellectuel notoire de son époque et descendant d’une Famille proche de Mont Réal tant par son appellation de « Marquis de Mont Réal » qui lui fut attribué par Henri IV que par son alliance avec la Famille Guzman cousine des Giron d’Espagne qui étaient détenteur et protecteur de notre Ordre. Cette rencontre se fit au sein d’une soirée littéraire organisée par « le Caveau » qui était partie intégrante de notre Ordre.

L’amitié fut forte et immédiate entre notre Maître Général et le Marquis de Ragny. Son investissement pour les arts et les lettres, tout comme les œuvres hospitalières et actions que cette illustre famille entreprenait auprès des plus démunis, ne pouvaient laisser indifférent le Comte Alaixit.

C’est donc tout naturellement qu’il fut décidé de constituer « l’académie de mont réal » illustre société savante de la fin du 19 ème siècle dont la présidence fut donnée à notre Frère le Commandeur Albert Mailhe de la Commanderie Montréalaise de Toulouse.
Le haut patronage de cette académie fut placé sous la tutelle du Marquis de Ragny qui fut pour l’occasion nommé Grand Maître Es Lettres (ce siècle n’était pas avare des titres pompeux) de l’Ordre du Saint Sauveur de Mont Réal.

Cette académie prit immédiatement une ampleur considérable et sous la direction du Marquis de Ragny ne compta pas moins de 600 membres actifs, publia de manière mensuelle une revue et organisa deux concours par an.

C’est donc ainsi que naquit un beau jour de l’année 1877 : L’académie de Mont Réal

Nous n’allons pas ici, aborder les points relatifs à notre Frère le Marquis de Ragny, dont les titres furent parfois contestés en son temps et principalement celui de « prince de mont réal ». Il est vrais qu’il serait long et difficile de tracer avec exactitude si notre Frère était ou pas le dernier descendant des princes de Mont Réal, il est certain que son appartenance à l’Ordre et la place privilégiée qu’il occupa au sein de notre Ordre auprès du Maître Général Alaixit Girond de Saint Amand n’étaient sans doute pas étrangers à ce fait et que le rapprochement entre cette descendance et notre Ordre relevait de ces clins d’œil que l’histoire nous fournit parfois avec délectation.

Ce qu’il convient de retenir par contre c’est que le Marquis de Ragny, était un protecteur éminent des lettres et des sciences et que par ce fait il était dans la ligne directrice de la volonté d’impulsion donnée par le Maître Général au bénéfice de l’Ordre.

Vers la fin de l’année 1877, donc, et avec l’accréditation de notre Maître Général, il a été confié au Marquis de Ragny, notre Frère, de procéder à la création de l’Académie de Mont Réal.

Ceci se réalisa notamment à Toulouse avec l’aide de notre Frère Albert Mailhe qui prit la direction des Grands concours poétiques de l’Académie de Mont Réal en la ville même de Toulouse.

(un arrêté de M. Merlin, préfet de la Haute Garonne, daté du 10 mars 1881, autorisa la création à Toulouse, d’une société littéraire qui portait la dénomination d’Académie Mont Réal)

Le but exclusif de cette académie était de répandre et d’encourager le goût et la culture des lettres, en conviant aux tournois poétiques qu’elle organisait les littérateurs français et étrangers, dans leur langue respective.

Son programme consistait à célébrer l’humanité et ses bienfaiteurs, le progrès et ses hommes illustres et, enfin, la patrie, ses gloires passées et sa grandeur à venir. La société organisait des concours mensuels et un concours annuel.

Les langues admises à ce dernier concours étaient ; le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le castillan, l’italien et le portugais.

Les récompenses se composaient de palmes d’or, argent et bronze, de diplômes d’honneur, de mentions et de lettres de félicitations.

Étaient admis aux concours mensuels les membres de l’Académie et les abonnés à l’organe de l’œuvre (ndle le Décentralisateur) qui publiait les meilleures productions.

Pour montrer combien les concours annuels étaient suivis, il suffirait de dire que le chiffre officiel des manuscrits qui ont été envoyés se décomposait ainsi :

Section Française : 865
Section Etrangère : 269

Tout normalement la présidence du Jury d’examen a été confiée à notre Frère Commandeur Albert Mailhe (publiciste éminent, lauréat et membre de plusieurs sociétés savantes, auteur de nombreux écrits et ouvrages poétiques très goûtés).

Il était accompagné dans cette tâche par :

MM. Henri d’André, ancien magistrat ; le docteur C. Narbal ; José Marie Lluch de Diaz, vice consul d’Espagne ; Victor Levère, publiciste ; Adolphe Rivet, professeur de littérature et de déclamation au Conservatoire ; J.-N. Ela, ex inspecteur primaire ; Auguste Lafourcade, directeur de l’Ecole du centre ; Lucien Cazals, directeur de l’Ecole Montaudran ; Henri Pellegrin, médecin ; Edouard Moirand, avocat ; Pierre Bacquié, ex inspecteur primaire ; et José Migual dos Santos, professeur de langue portugaise.

L’emblème de l’Académie de Mont Réal reprenait la croix de l’Ordre du Saint Sauveur de Mont Réal et le Grand Collier de l’Ordre du Saint Sauveur de Mont Réal tel qui est porté par le Maître Général de manière ancestrale : soutenu par trois chaînes.

Cette académie a fonctionné durant de nombreuses années et s’est éteinte après avoir rayonné sur divers continents et principalement en France et en Italie, en l’an 1910, sans doute les prémisses de la première guerre mondiale auront été la cause de cet arrêt, les années sombres n’étant guère propices à l’art sous toute ses formes.

De nombreux documents sont heureusement encore en notre possession aujourd’hui, comme quelques exemplaires prestigieux des publications de l’académie, dont l’un, relié, est même dédicacé de la main de notre Frère Commandeur Maillhe à l’attention de l’Ambassadeur de France en Espagne. Ces documents sont une précieuse mine d’or car nous y trouvons les noms et fonctions de nombreux de nos Chevaliers implantés dans divers pays Européen.

Nous possédons également un des exemplaires Italiens, faisant mention des règles de l’Ordre et citant les différents postes occupés par nos Frères sur le territoire Italien, ainsi que le document constitutif de l’académie précisant son règlement interne et nous apportant lui également de nombreux renseignement sur nos aïeux ce qui nous permet de combler quelques trous causés par la spoliation de nos archives lors de la visite de la Gestapo à notre siège parisien.

Il me serait trop long ici de vous décrire l’ensemble des documents de l’académie de Mont Réal en notre possession (livres, médailles, croix de l’Ordre de l’époque, acte constitutif, règlement…) mais nous souhaitions vous faire part de ce passage historique associé à notre Ordre car nous avons le souhait aujourd’hui de relancer l’Académie du Saint Sauveur de Mont Réal.

Cela avait déjà été le cas dans les années 1980 où, sous l’égide du Grand Prieuré de Belgique, elle fut réactivée en se spécialisant dans la récompense d’écrits d’adolescents, le premier prix étant à l’époque un séjour culturel d’une semaine à paris.

Il nous paraît effectivement nécessaire au regard des valeurs actuelles de nos sociétés, bien dénuées de culture et d’esprit artistique, de reprendre le flambeau de notre regretté Maître Général Alaixit Girond de Saint Amand et de redonner, si je puis me permettre, ses lettres de noblesses à notre Noble Maison en relançant cette académie.

Cette réouverture a été officialisée lors de l’inauguration du musée de l’Ordre du Saint Sauveur de Mont Réal au château de Querfurt en présence du Maire de la Ville et de représentants du Parlement Allemand.

Le Maître Général de l’Ordre du Saint Sauveur de Mont Réal est le Haut Protecteur de l’Académie, et décide en cas de contestation au sein du jury de l’attribution ou non de l’une des distinctions de l’académie, de sa propre volonté et en n’en faisant bien sur part à l’ensemble des dirigeants.

Le Lieutenant Général de l’Ordre et l’Inspecteur Général sont membres « ad vitam » de l’Académie et en portent le signe distinctif.

Des Recteurs de Langue pourront être nommés, cette charge étant principalement remise aux Prieurs des différents pays où nous sommes présents.

Un règlement interne à l’Académie sera très prochainement établi afin d’adapter les anciennes règles qui régissaient notre académie à la situation culturelle actuelle. Une partie des fonds en notre possession dont nous reproduisons ci-dessous quelques archives montrant bien que l’évolution de notre société, même si les valeurs que nous défendons restent inchangées, nécessitent la ré écriture de nos règlements en la matière.

Toutes nomination devra porter le contreseing du Maître Général, du Lieutenant Général ou du Grand Chancelier de l’Ordre du Saint Sauveur de Mont Réal, ainsi que la signature du Président de l’Académie. En cas de nécessité des délégations pourront être accordées.

Sur nomination du Maître Général de l’Ordre du Saint Sauveur de Mont Réal sont désignés pour la réouverture de l’Académie :

  • Le Chevalier Prévôt Comte Heino Möller : Président de l’Académie du Saint Sauveur de Mont Réal

  • Le Chevalier Enrico Paust : Membre permanent du Jury et secrétaire de l’Académie

  • Le Chevalier Prévôt Georges Cattelain, Recteur de Langue pour la Belgique